Nos costumes

 

La commune de Spézet appartient au terroir Poher, vaste territoire du Centre-Bretagne s’étendant entre les Monts d’Arrée et les Montagnes Noires. Depuis plus de vingt ans, le cercle Brug ar Menez s’attache à reconstituer les différentes modes de ce terroir. Les nouvelles créations chorégraphiques, l’élection de la reine de Cornouaille, les épreuves terroir du Championnat de Bretagne, les défilés consacrés au costume, les expositions, les éditions sont autant d’occasions de recherches sur une mode spécifique. L’observation des pièces authentiques et de l’iconographie, le choix des accessoires et des matériaux permettent au groupe de reconstituer au plus près les vêtements traditionnels.

 

Le costume féminin se compose d’une coiffe, d’un col, d’un corsage, d’une jupe et d’un tablier à bavette. La coiffe est appelée « Korledenn » ou « Penn Colvez », c'est-à-dire « tête de battoir », sobriquet attribué en raison de sa forme de rond plat. Une coiffe amidonnée et la visagière repliée sur le fond, elle ne nécessite aucun montage, les cheveux tressés et ramenés sur le haut de la tête lui garantissent sa forme.

 

Le costume masculin se compose d’un pantalon à pont ou à braguette, d’un gilet à revers et double boutonnage, d’une veste à revers également, d’une chemise et d’un chapeau en feutre taupé sans guide.

 

Tour d’horizon de nos reconstitutions :

Poher 1880

La coiffe est très présente dans cette mode où elle se porte encore avec la visagière dépliée qui couvre les cheveux. Le velours est pour l’instant peu présent sous forme d’un ruban d’une dizaine de centimètres entourant l’encolure et soulignant le bord des manches. La chemise de corps est bien visible et cache le cou. La jupe est portée longue et le tablier ne comporte pas d’ornement. Le col est de forme triangulaire.


Poher 1900

A cette époque, la jupe est encore portée longue, la visagière se replie peu à peu sous le fond de coiffe, dégageant les cheveux et le tablier s’ornemente de dentelle. Les hauteurs de velours d’élargissent sur la camisole et peuvent parfois enrichir le bas de la jupe pour les femmes les plus aisées. Différentes modes de cols cohabitent tant en dentelle froncée que sous sa forme triangulaire ancienne, cette fois en tulle bordé de dentelle.


Poher 1920

L’après Première Guerre Mondiale donne un coup d’accélérateur à la mode traditionnelle bretonne. L’évolution enclenchée s’accentue : les jupes raccourcissent, la visagière définitivement rentrée sous le fond de coiffe laisse place aux coiffures pour les plus coquettes, le tablier qui dans un premier temps conserve sa dentelle, se brode, se perle puis laisse place au feston brodé. Les chaussures, les bijoux et les accessoires prennent plus d’importance tandis que les matières utilisées se diversifient.


Poher 1930

Dernière mode portée par les jeunes femmes avant le déclin du costume, elle est l’apothéose de son évolution. Les jupes raccourcissent encore pour les plus jeunes tandis que perles, broderie et velours se démocratisent. Ils ornementent parfois richement le costume des jeunes mariées.

Photo du mariage de Louis Joseph Marie Plusquellec et Anne Marie Croiger en Spézet, le 27 novembre 1928
Photo du mariage de Louis Joseph Marie Plusquellec et Anne Marie Croiger en Spézet, le 27 novembre 1928

Le costume masculin de cérémonie du Poher :

La mode masculine connait peu d’évolution de 1890 jusqu’à la fin du port du costume. Le drap noir domine largement bien qu’il existe des complets dans des draps différents et il cède en partie sa

 

 

place aux modes citadines après la Première Guerre Mondiale, du moins chez les jeunes hommes. Le costume masculin prend sa forme définitive vers 1890 et n’évolue que très peu dans les décennies suivantes. Seule la coupe du gilet tant à s’arrondir après les années 1910.


Le costume de travail masculin :

Les vêtements du quotidien présentent des caractéristiques intéressantes notamment dans les matériaux utilisés. En effet, les pantalons de travail sont taillés dans de la moleskine de couleur claire qui est l’équivalent du blue jeans américain en terme d’usage et de robustesse. Le gilet de tous les jours est en velours côtelé et de forme identique au gilet du dimanche. Il comporte néanmoins des manches et peut s’accorder avec une veste du même velours côtelé.

 

 

 

 


Enfants

Les vêtements portés par les enfants sont en tout point identiques à ceux des adultes : camisole avec bande de velours, jupe longue, coiffe, col, modestie, tablier pour les filles. Et chemise, gilet, veste, pantalon, chapeau pour les gars.